Préambule : cette série de post relate l’aménagement de mon Kangoo en véhicule de loisir.
Pour ceux qui prennent cette série en route, je rappelle que l’aménagement a été fait sur un Kangoo 4x4 utilitaire en version tôlée.
Pour retrouver les différents posts avec l'outil "rechercher", ils sont tous nommés Kang'ping-car (un numéro chronologique) : le sujet traitéJe vous l’avais dit dans mon premier post sur le sujet (voir Kang'ping-car (1) : la conception), le besoin de pouvoir manger à l’intérieur du Kangoo m’interdisait d’utiliser les coffres aviation en ABS vendus (chèrement) en option.
Il me fallait donc un coffre qui dégage de la place au dessus de nos têtes (dans la position repas) et capable de recevoir nos vêtement pour le week-end, tout en restant démontable pour revenir rapidement à la configuration Kangoo d’origine
Pour le matériau de base, mon choix s’est porté sur le contreplaqué de 10 mm (le même que celui que j’ai utilisé pour l’habillage des panneaux latéraux.
C’est celui qui présente, à mon avis, le meilleur compromis solidité/légèreté.
On commence par tracer le gabarit du panneau du fond au carton plume. Ce panneau étant symétrique droite/gauche, j'ai utilisé un quadrillage pour reporter exactement le même tracé à gauche et à droite des panneaux.
Ce panneau va se fixer sur les 4 écrous/vis positionnés sur le renfort de carrosserie qui court entre l’habitacle et la soute arrière.
On suit, au plus prés la courbure du plafond car il n’y aura pas de panneau supérieur (le poids, toujours le poids !)
On reporte les contours du gabarit sur le panneau de contreplaqué.
On découpe en laissant une petite marge pour pouvoir ensuite absorber les approximations à la ponceuse.
Bien sûr, cela représente un certain nombre de séance d’essayage pour obtenir un résultat final qui convienne.
Une fois ce panneau dans sa configuration finale, on le monte dans sa position définitive et on passe au panneau inférieur.
Pour le tracer, j’ai d’abord, avec un niveau à bulle, tracé l’horizontale sur le panneau d’habillage gauche, à partir du bas du panneau du coffre.
J’ai choisi, tout à fait arbitrairement, une longueur du panneau inférieur, de 40 cm. Ca me semble être un bon compromis entre contenance du coffre et préservation de l’espace dans l’habitacle.
Pour ce panneau, pas besoin de gabarit car il est parfaitement rectangulaire.
Il faut juste poncer le champ en contact avec le panneau de fond en biseau afin d’offrir la plus grande surface de contact possible en vue du collage ultérieur.
Afin de garder l’angle entre le panneau inférieur et le panneau de fond, il faut monter une « béquille », (taillée dans un une flèche d’arc, aplatie au deux extrémités, puis percée).
C’est cette béquille qui va garder le bon angle entre le panneau du fond et le plateau inférieur pendant toutes les phases de traçage, découpe, présentation, ajustement ,puis, enfin, collage.
A noter, la béquille n’est pas montée exactement sur l’axe de symétrie des panneaux, vous verrez pourquoi un peu plus loin.
On passe ensuite à la réalisation des panneaux latéraux.
Ces panneaux ne sont pas nécessaires si on décide de réaliser le coffre non démontable, mais ce serait dommage et de plus on se priverait d’un point d’ancrage du coffre.
Pour les deux panneaux, réalisation d’abord d’un gabarit au carton plume, puis découpe et amincissement au papier de verre des zones en contact avec la tôle intérieure.
Le passage de la vis est réalisé par la méthode du marquage inverse. On monte la vis dans son filetage, on vient presser le panneau dans sa position finale, on marque l’empreinte de la vis et on perce le CTP en respectant l’angle de la vis. La différence de planéité entre la tête de vis et le panneau CTP sera compensé par l’interposition d’une rondelle large et épaisse.
Le panneau coté droit avec sa vis de fixation sur la carrosserie :
Le panneau coté gauche, qui vient se plaquer sur le grand panneau d'habillage monté à l'étape précédente (voir le post "Kang'ping-car (4) : l'habillage panneau gauche") :
Pour le panneau arrière (celui qui sera équipé des portes), d’abord traçage au gabarit, puis ajustement par rapport aux panneaux droite et gauche et à la garniture de plafond.
Ce panneau n'est pas symétrique.
Avant montage du panneau, on procède au tracé et à la découpe des portes.
Le tracé des portes est réalisé selon son inspiration du moment, mais il faut penser que les axes des charnières doivent être toujours alignés sur le même axe.
Les portes sont découpées à la scie sauteuse .
Les charnières proviennent du catalogue Narbonne Accessoires et ont été adaptées à mon besoin.
La charnière avant modif. Noter l'évidement réalisé dans le champ du CTP afin de rendre la charnière le plus invisible possible :
La charnière après modif, deux nouveaux trous réalisés et fraisés :
L’avantage de ce montage est que les vis qui tiennent la porte entrent dans l’épaisseur du contreplaqué et assurent une bonne tenue.
La fixation de la charnière sur le panneau arriére est assurée par deux vis 3 x 13 raccourcies. Pour renforcer la fixation, lors du montage final, on pourra mettre de gouttes de cyanolith (super glue quoi !) entre la charnière et le CTP.
Faire un montage a blanc de la porte sur le panneau et s’assurer de la fermeture complète de la porte sans qu’elle ne force sur la charnière (il faut ménager le passage de la tête de vis dans l’épaisseur du CTP).
Pour les phases suivantes, on peut démonter les portes, ce qui évitera de faire souffrir les charnières sur un faux mouvement.
Ce coffre étant pour deux, il n’est pas question de mélanger les affaires de l’un avec les affaires de l’autre (!). J’ai donc réalisé une cloison de séparation.
Non, je blague, en fait, il fallait penser à assurer une rigidification au centre du coffre pour éviter que le poids n’affaisse le panneau inférieur et, également, pour limiter les phénomènes de résonance et de battement des différents panneaux entre eux.
Cette cloison assure une liaison rigide entre le panneau du fond (qui est solidaire de la carrosserie), le panneau inférieur et le panneau équipé des portes.
C'est ce panneau qui va remplacer la béquille.
Le panneau aprés mise au gabarit :
Cette cloison ayant un rôle purement structurel, je l’ai faite passer par une phase d’allègement.
Voici les differentes étapes (du tracé à la découpe et au ponçage) :
et le résultat panneau en place :
Vous avez compris pourquoi la béquille n'avait pas été placée sur l'axe de symétrie du panneau, c'est le panneau qui doit prendre cette place.
Ceci fait on peut passer à la fixation de tous les panneaux entre eux.
La fixation est assurée par collage et pas vissage de petites équerres mises au bon angle sur l’étau. Les angles ne sont pas tous à 90 °, il faut donc soigner le boulot !
Petite contariété : les panneaux font 10 mm d’épaisseur et les vis sont des 3x13. Donc il faut meuler toutes les pointes de vis et refaire l’amorce du filetage à l’aide d’une ponceuse circulaire montée sur la perceuse. Tenir la vis avec une pince à becs fins, sinon chaud les doigts !
Après séchage (1 semaine), on finit tous les angles avec un filet de colle à bois qui fait office de congé de raccordement. Cela évitera que la poussière ou tout autre objet vienne se loger entre deux panneaux.
Le congé de colle apparait en blanc, à la liaison de chaque panneau :
On passe ensuite au montage final des portes.
J’ai utilisé des vérins à ressort en provenance du catalogue Narbonne Accessoires dont j’ai recoupé le ressort afin de diminuer l’effort à appliquer tout en ayant assez de force pour maintenir la porte ouverte. (Ces vérins sont faits à l’origine pour supporter des portes beaucoup plus lourdes car plus grandes et réalisées en médium).
Le vérin, à l'origine :
La découpe du ressort pour ajuster l'effort du vérin :
On ajoute des petits taquets de contreplaqué pour préparer le montage du vérin
Puis, une fois la colle bien sèche, on visse le vérin :
En position ouverte :
Le verrouillage de la porte est assuré par l’effort du vérin (de part son montage en double effet) et par un galet (provenance Narbonne Accessoires).
Pour le montage du galet, on colle d'abord des petits taquets de CTP pour se mettre au niveau de la porte :
Puis on vient visser la partie basse :
et enfin on visse la roulette, en jouant sur sa hauteur afin de donner l'effort de retenue désiré :
L’insonorisation de la porte par rapport à sa butée est assurée en interposant une cale en liège.
Ainsi montée, la porte ne bat pas au rythme des chaos de la chaussée et est parfaitement silencieuse.
Les poignées ont été trouvées dans une grande surface de bricolage et s’harmonisent à merveille avec les plis du contreplaqué.
Il ne reste plus qu’à arrondir les angles vifs qui pourraient être blessant en cas de chocs avec la tête.
Et faire le montage final.
Ouf !
Ce coffre se monte en moins de 10 minutes, avec 6 vis qui prennent sur la structure intérieure de la carrosserie.
En place dans le Kang'ping-car :
Coût du matériel :
4 Charnières (Narbonne Accessoires ref 633364) : 4,10 € pièce
20 équerres (Balitrand ) : 0,65 € pièce
2 vérins compas de placard (Narbonne Accessoires ref 610600 ) : 2,90 € pièce
2 loqueteaux à roulette nylon (Narbonne Accessoires ref 623323 ) : 3,10 € pièce
2 poignées (Ets Laugier) : 4,00 € pièce
A suivre .... Le lit et les coffres (phase 1)
Si vous avez des souhaits concernant la présentation de ces sujets (taille des photos, explications, ...) , n'hésitez pas à vous exprimer !